Texte issus du livre
« Shantala - Un art traditionnel le massage des enfants » de Frédérick LEBOYER
« Les semaines qui suivent la naissance sont comme la traversée d’un désert. Désert peuplé de monstres : les sensations nouvelles qui du dedans montent à l’assaut du corps de l’enfant. Après la chaleur du sein maternel, après la folle étreinte qu’est la naissance, la solitude glacée du berceau. Et puis surgit un fauve, la faim, qui mord le bébé aux entrailles. Ce qui affole le malheureux enfant ce n’est pas la cruauté de la blessure, c’est sa nouveauté. Et cette mort du monde à l’entour qui donne à l’ogre des proportions immenses.
Comment calmer une telle angoisse ? Nourrir l’enfant ? Oui. Mais pas seulement le lait. Il faut le prendre dans les bras. Il faut le caresser, le bercer et le masser. Ce petit, il faut parler à sa peau, il faut parler à son dos qui a soif et faim autant que son ventre.
Dans les pays qui ont conservé le sens profond des choses les femmes savent encore tout cela. Elles ont appris de leur mère, elles enseigneront à leurs filles, cet art profond, simple et très ancien qui aide l’enfant à accepter le monde et le fait sourire à la vie. »
« Trop souvent nous sous-estimons la puissance d’une caresse, d’un sourire, d’un mot gentil, d’une oreille attentive, d’un compliment sincère ou d’un petit acte de soin. Tous ont pourtant le potentiel de transformer une vie »